Résumé Ses pas résonnaient sur le parquet alors qu'il s'avançait dans l’allée centrale de la librairie. Je me figeai un instant, une sensation étrange dans le ventre. Je me rendis compte que, bien que le soir fût tombé, je n'avais pas encore croisé cet homme auparavant. Mais en même temps, il me semblait terriblement familier. C’était peut-être une illusion, une impression fugace.Il s’arrêta près du comptoir, et sans un mot, il me regarda. Ses yeux scrutèrent mon visage, mais d’une manière étrange, comme s’il voulait lire dans mon âme. Déstabilisée, je baissai légèrement les yeux et me forçai à sourire poliment.— "Bonsoir, monsieur. Puis-je vous aider ?", demandai-je, essayant de faire preuve de ma gentillesse habituelle, malgré la gêne croissante que je ressentais.L'homme ne répondit pas tout de suite. Il resta là, me fixant. Un long silence s’installa entre nous, presque palpable, lourd de non-dits. J’attendais, mais je ne savais pas trop quoi attendre. Il était différent, pas comme les clients habituels. Il avait une aura de mystère, une présence qui semblait envahir tout l’espace, comme si le temps lui-même ralentissait en sa présence.Enfin, il prit la parole, sa voix grave résonnant dans le silence de la librairie.— "Je cherchais quelque chose de... rare."Les mots étaient simples, mais d’une manière ou d’une autre, ils résonnèrent en moi comme une promesse implicite. Je haussai un sourcil, légèrement intriguée, mais toujours sur mes gardes. Il s’agissait simplement d'un client. Un client un peu particulier, certes, mais j’avais l'habitude des clients un peu bizarres. D’un geste calme, je pris un carnet et un stylo.— "Qu'est-ce que vous recherchez exactement ?", demandai-je, mon ton professionnel dissimulant la curiosité qui me rongeait.Il me regarda un instant, comme s’il pesait ses mots, avant de répondre, un léger sourire effleurant ses lèvres.— "Vous."Le choc fut immédiat. Je sentis une chaleur envahir mon visage, et un frisson discret parcourut ma colonne vertébrale. Je ne savais pas comment réagir. Ce genre de déclaration ne faisait pas partie des conversations que j'avais l'habitude de tenir derrière ce comptoir. Mais il n'y avait pas d'agression dans sa voix, ni de menace. Au contraire, il semblait presque... calme, détaché, comme si cela allait de soi.